31.03.2025
Chers donateurs et donatrices du projet "Nuit et Brouillard"
Malgré votre grand soutien à notre projet, vous n'avez pas eu de nouvelles depuis longtemps. Ce n'est pas par ingratitude ou parce qu'il n'y a rien à dire. Beaucoup de choses se sont passées entre-temps, mais la situation était trop précaire et la famille concernée trop vulnérable :
Souvenons-nous : en automne 2022, cette famille afghane composée d'une grand-mère, d'une mère (veuve d'un juriste des droits de l'homme assassiné) et de leurs deux jeunes enfants nous a contactés depuis un centre d'asile du canton de Berne. La raison de leurs craintes : la peur d'être expulsés vers un autre pays Dublin dans lequel ils ne se sentaient pas en sécurité pour des raisons personnelles et qu'ils avaient déjà quitté en catastrophe. En novembre 2022, la grand-mère a été renvoyée - sans thérapie - de sa « prise en charge » stationnaire dans sa famille au centre collectif près de Langnau i.E., les possibilités de traduction faisant défaut pour une thérapie ou des soins ; le même jour, sa fille, mère des deux enfants, a fait une sérieuse tentative de suicide et a dû à son tour être placée en soins psychiatriques stationnaires. Malgré cette situation extrêmement grave, sans rapport de sortie, sans tenir compte de la situation extrêmement vulnérable des deux femmes adultes et de leurs jeunes enfants, les autorités cantonales bernoises et le SEM ont fait partir toute la famille fin mars 2022 « de nuit et par brouillard » dans un autre pays. Selon nous, toute une série de dispositions relatives aux droits de l'homme ont été contournées, omises ou ignorées par différentes autorités et instances lors de cet événement inouï.
Afin d'aider la famille et de mettre fin à des processus et des abus comparables, nous avons initié, en tant que petite organisation bénévole locale, le crowdfunding « Par nuit et par brouillard » avec des personnes partageant les mêmes idées. Le succès du projet et les nombreux encouragements pour notre démarche ont été pour nous des signes clairs qu'une procédure telle que celle des autorités bernoises n'est pas acceptée par de nombreux citoyens qui ne sont pas encore blasés. Avec l'association Asylex, active dans le domaine des droits de l'homme, nous avons engagé une procédure juridique contre les autorités bernoises, à côté de quoi nous avons formé un petit groupe de pilotage qui gère et utilise les fonds collectés en toute conscience et qui doit accompagner la famille dans son odyssée.
Certes, les autorités du pays tiers ont rapidement reconnu le statut de réfugié des quatre personnes. Mais sans aide médicale, sans communication entre les cliniques et les assistants médicaux en Suisse et dans le pays tiers, la situation de la famille s'est rapidement détériorée, la grave maladie de la grand-mère n'a pas pu être détectée et traitée en l'absence de documents en provenance de Suisse, une nouvelle tentative de suicide de la mère désespérée et dépassée par les événements a constitué le point culminant de cette phase après un renvoi impitoyable, du moins totalement disproportionné, d'une petite famille très vulnérable et en détresse. Que les enfants, éveillés, très intéressés, voire enthousiastes pour l'école en soi, aient commencé dans cette situation à se désintéresser à leur tour de l'école et à poser des problèmes, n'est en rien surprenant au vu de cette situation, tout se dirigeait vers une catastrophe, nous, les accompagnateurs, nous nous sentions impuissants malgré la petite aide financière que nous pouvions apporter et grâce à des conseils bien intentionnés.
La raison pour laquelle nous pouvons malgré tout vous transmettre, chers donateurs et donatrices, des signaux modérément positifs au printemps 2025, environ deux ans après l'expulsion inouïe, est due à différents facteurs que nous ne pouvons ou ne devons pas encore expliquer en détail ici. Tout ce que nous pouvons vous dire pour l'instant, c'est que l'avenir de la famille, après une très longue « période de vaches maigres » et de désespoir, s'annonce plutôt « prudemment positif ». Nous continuons d'accompagner la famille, nous sommes en contact permanent et nous essayons, avec les modestes moyens qui nous restent et que nous utilisons avec parcimonie, de continuer à soutenir la famille dans son parcours. Le soutien le plus important pour cet optimisme prudent sont les propres ressources psychiques et la résilience inouïe des membres de la famille. Notre accompagnement, qui dure depuis bientôt trois ans, joue aussi son rôle. Nous osons espérer - de manière un peu présomptueuse - que nous pourrions réussir le « turn around » cette année - si nous avons un peu de chance.
Nous poursuivons notre chemin juridique - ici en Suisse - avec Asylex, les démarches juridiques sont extrêmement lentes. Nous vous promettons de vous informer dès que cela sera possible. Nous n'avons pas oublié votre grande solidarité avec la famille que nous avons accompagnée. Merci beaucoup, merci beaucoup.
Le groupe de projet de « offenes Scherli ».
Avec votre don, vous nous aidez à soutenir les réfugiés en situation de détresse financière.
Votre don sera intégralement reversé aux réfugiés.
Depuis 2020, nous sommes exonérés d'impôts. Vous pouvez donc mentionner votre don à notre association dans votre déclaration d'impôts.
Merci beaucoup pour votre contribution à « Offenes Scherli » à :
IBAN No. CH68 0900 0000 6164 0181 5
Mention "Nuit et brouillard".